NOS CONVICTIONS
La nécessité de soutenir le secteur de l’inclusion numérique
Depuis un peu plus de 5 ans, des réseaux d’acteurs se structurent et sont de plus en plus nombreux à se réunir pour porter une vision différente du numérique. Ces dynamiques existent localement comme nationalement, et présentent la particularité de faire collaborer des corps professionnels et structures très diverses. Elles permettent la mobilisation de compétences et d’expériences larges et complémentaires (formation, accompagnement, médiation, design, conseil…). C’est dans cet objectif que notre coopérative, La Mednum, a été créée : pour rassembler ces acteurs et les faire travailler ensemble autour de projets structurants.
Pour répondre au besoin social, le secteur fait face à la nécessité d’accélérer ses activités d’inclusion numérique et de faire changer d’échelle ses organisations et projets. Ainsi, ces dernières années, l’État a amorcé une certaine structuration de cet écosystème, grâce aux financements du Plan de relance notamment. En effet, la structuration des acteurs passe d’abord par une stabilisation et un renforcement de leurs modèles économiques. Cependant, ces modèles économiques sont encore trop fragiles aujourd’hui car ils dépendent majoritairement des financements publics (locaux ou nationaux) qui répondent souvent à des logiques d’AAP et AMI. Ainsi, il apparait aujourd’hui nécessaire d’accompagner et d’outiller les acteurs de l’inclusion numérique pour hybrider leurs ressources en diversifiant leurs activités ou en leur donnant accès aux diverses sources de financement disponibles (les fonds européens par exemple).
La structuration de l’écosystème complexe mais riche de la diversité de ses acteurs, passe également par sa coordination. Les collectivités ont ici un rôle essentiel : conceptrices des stratégies locales d’inclusion numérique et directement responsables de missions auprès de leurs administrés, elles sont à la fois commanditaires et financeuses de l’offre de médiation. L’écosystème foisonnant s’appuie de plus en plus, pour sa coordination, sur les organisations existantes, comme notre coopérative au niveau national, ou les Hubs territoriaux pour un numérique inclusif au niveau local. Cette coordination repose sur la création de communs structurants, favorisant des méthodes et des outils partagés, dans un cadre de référence national. Ce dernier permettra à tous les acteurs publics et privés, de garantir leur coopération et la complémentarité de leurs actions sur les territoires.
Par ailleurs, le secteur se professionnalise et les métiers de l’inclusion numérique sont extrêmement divers. Émerge alors une nouvelle filière professionnelle d’avenir qu’il faut définir et soutenir, afin de la rendre attractive et démultiplier le nombre d’accompagnements.
Pour aller plus loin
Les situations d’exclusion numérique sont provoquées lorsque ces 3 facteurs se sont pas réunis : l’accès au matériel, à une connexion et à des compétences nécessaires pour s’approprier les usages et utiliser des services numériques. La conception de ces services joue également un rôle déterminant, qu’il s’agisse d’accessibilité ou de simplicité des interfaces et des usages.
L’inclusion numérique est la finalité des actions de médiation numérique : être « inclus numériquement », c’est être capable d’utiliser le numérique, de comprendre ses usages, ses enjeux, pour être en mesure de faire des choix.
Ainsi, le secteur de l’inclusion numérique se compose de toutes les structures qui agissent pour réduire les risques d’exclusion numérique en favorisant l’accessibilité des services, l’accès au matériel, au réseaux, aux connaissances et à la culture numérique.
Les médiateurs et médiatrices numériques sont les professionnels qui accompagnent les personnes afin de les faire monter en compétence numérique durablement. Selon le HCTS, la mission spécifique du médiateur numérique est définie comme la « formation, les actions pédagogiques et la médiation entre la personne et les multiples outils numériques afin de lui permettre de les maîtriser de façon autonome ». Mais il faut bien sûr ajouter à cette mission une dimension culturelle de transmission de savoirs, au-delà des aspects de maîtrise technique, visant une véritable encapacitation des personnes accompagnées.
Ces professionnels de la médiation numérique sont éparpillés dans des structures hétéroclites (privées ou publiques, lucratives ou non, individuelles ou collectives) et recouvrent des appellations métiers différentes qui évoluent avec le temps. Des « animateurs multimédias » hier, aux médiateurs numériques aujourd’hui, ils sont rejoints par les conseillers numériques, mais aussi par d’autres professionnels qui peuvent être identifiés par les appellations « aidants numériques », « animateurs », « formateurs » ou encore « facilitateurs numériques ».
Ils exercent dans des lieux divers tels que les EPN (Espaces Publics Numériques), les bibliothèques, les maisons de quartier, les MJC (Maisons des Jeunes et de la Culture), les agences Pôle emploi ou CAF, La Poste, les Tiers-lieux, les Fablab… ou encore dans des bus aménagés sillonnant les routes ou au domicile même des personnes !
La médiation numérique désigne les ingénieries, c’est à dire les techniques, qui permettent aux personnes d’être en capacité de comprendre et de maîtriser le numérique, ses enjeux et ses usages. Elle vise à développer la culture numérique pour que chacune et chacun puisse agir, et développer son pouvoir d’agir, dans la société numérique. Elle procède par un accompagnement qualifié, de proximité, des personnes et des groupes, dans une logique de formation et de montée en compétence tout au long de la vie.